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Je n'y comprends rien, je croyais l'avoir posté hier.... Donc, je rejoue !! C'était peut-être une mise en garde...


Un fracas terrible parvient à ses oreilles, suivi d'un cri.
Son cœur bondit, elle tremble de la tête aux pieds. Aux aguets dans l'attente du prochain coup. Voilà que ça recommence. Un bruit sourd. Elle a du mal à respirer, la pierre dans le ventre s'est installée. L'angoisse est à son aise dans le corps de cet enfant, généreux, il s'offre à toutes ses volontés.

Elle avance doucement sur ses pieds nus, descend l'escalier, glisse un œil par le trou de serrure. La tasse en forme de tête de mort et les vis qu'elle contenait gisent sur le sol carrelé, éclatée en mille petits morceaux. Voilà qui est bien fait ! Elle lui faisait tellement peur !! Elle n'a jamais compris pourquoi son frère s'était entiché de cet objet hideux alors qu'ils déambulaient dans les allées d'un vide-grenier. Quelle idée ! Le vendeur leur avait raconté des sornettes ! Et cet imbécile l'avait cru !!! Comment imaginer que ces vis étaient celles de la croix du Christ ?? Des clous, oui !! Et que cette tasse allait changer leur vie !! Elle l'aime bien son frère mais qu'il est benêt parfois... Et cela lui fait peine. En tout cas, bon débarras, qu'elle aille en enfer cette satanée mug !!

L'oeil continue son exploration, aperçoit le frère, regard grave, interrogateur ; se pose sur le cadre en bois brun qui trône sur le buffet : sa cousine Sarah, l'enfant des Indes, adoptée, semble lui lancer une mise en garde. Sarah, c'était le monde d'avant, un terrible accident l'a emportée, disparue aussi brutalement qu'elle était entrée dans cette famille.

L'oeil est attiré vers le sol : elle reconnaît le portable de son frère. Diantre ! Il a fallu que la dispute soit violente pour qu'il lâche celui qu'elle surnomme gentiment le « doudou », se moquant ainsi de lui. Il gît à terre éclaté... Mort ?

L'oeil poursuit sa quête : mince ! Son nez de clown est là, qui traîne au sol... Elle a dû l'oublier, faire le clown, elle adore ! Cela la libère du poids qui l'encombre, qui l'empêche d'être. Comment a t-elle pu l'abandonner? C'est vrai que sa mère est rentrée plus tôt que prévu, maniaque à l'excès, elle ne supporte pas le moindre désordre ; elle a précipitamment rangé ses frusques et le voilà, tâche écarlate en évidence ! Un peu plus loin, elle reconnaît une pantoufle, la deuxième, une ombre ? L'oeil est en butée.

Soudain, un flash-back... Hier, elle a joué avec la petite roue de la fortune, encore un objet inutile collectionné par son frère, mais elle l'aime bien celui-là, il suffit de poser une question, faire tourner la boule, une réponse s'affiche. Le bruit du boulier enfle dans sa tête, absorbe ses pensées, le verdict tombe : « Méfie-toi ».
L'œil se fige, un œil inquisiteur le fixe. La porte s'ouvre brutalement.