Le Prince et le petit pois
Il était une fois un prince qui devait épouser une princesse pour assurer une descendance à son royaume.
Son père, qui régnait sur ce royaume ensoleillé, l'avait mis en garde dés sa plus tendre enfance : tu devras te marier et avoir des enfants, de préférence des garçons, pour assurer la succession du royaume.
Tu dois épouser une vraie princesse, comme ta mère, que je suis allé chercher très loin.
En effet sa mère était fort jolie, si jolie d'ailleurs qu'elle avait débuté une carrière éblouissante au cinéma avant de se marier.
Notre prince avait deux sœurs également jolies dont les aventures amoureuses étaient souvent à la une de ces magazines que l'on feuillette chez le coiffeur.
Lui même avait un physique avantageux, il était très sportif et ne doutait pas qu'il trouverait un jour une vraie princesse pour assurer sa descendance.
A l'école il avait été très intéressé par les expériences de Mendel et les lois de l'hérédité illustrées par les petits pois.
Mendel était un moine Tchèque qui avait découvert en 1850 les lois de l'hérédité en observant la reproduction des petit pois.
Il pensa que la meilleure princesse serait celle qui lui ferait de beaux enfants, aussi jolis que sa mère dont il était ébloui.
Il pensa qu'il devait prendre en compte les derniers développement de la génétique et ne choisir sa princesse qu'en fonction de la qualité de son ADN et de son patrimoine génétique.
Et puis il fallait aussi que cette princesse soit moderne et puisse apparaître avantageusement aux couvertures des magazines que l'on feuillette chez le coiffeur.
Car cette notoriété avait grandement contribué à l'épanouissement du royaume et y avait attiré de grandes fortunes avides de se soustraire à l’impôt.
Le temps passa notre prince s'aperçut que les femmes ne l'attirait guère et qu'il avait un secret penchant pour les garçons qu'il n'osait pas avouer car en ce temps là le « mariage pour tous » n'était point encore dans les mœurs du royaume...
Toutefois il pratiquait certaines expériences avec des hôtesses de l'air et du personnel de rencontre pour se convaincre qu'il était largement capable d'avoir une descendance. C'est ainsi que l'on vit naître ça et là dans le royaume quelques enfants qu'il n'aurait pas pu renier.
Mais le temps passait et il ne trouvait pas de princesse qu'il ait envie d'épouser et puis il pensait à cette histoire de petit pois et d'hérédité.
De fait,la recherche d'une princesse devenait pour lui un grand poids.
Et voilà qu'un jour pendant les jeux olympiques à Melbourne il aperçoit au cours d'une compétition de natation une nageuse très élégante qui lui rappelle sa mère, son affreux accent Américain l'attire.
Il décide de lui faire passer un test:il appelle l’hôtel et demande que l'on place sous le matelas de cette nageuse un petit pois et le lendemain, très entreprenant, il lui demande si elle a bien dormi.
Affreusement mal, répondit-elle, car son entraînement intensif lui avait causé des crampes....
Le prince rassuré,ébloui et réconforté par la réussite de ce test et croyant que la présence de ce petit pois révélait chez elle un vrai tempérament et une sensibilité de princesse décida de l'épouser.
L'on vit alors fleurir dans le Royaume ce merveilleux slogan :
»On a toujours besoin de petit pois chez soi. »